Publié le 8 avril 2025
Projet Alimentaire Territorial
Un des enjeux majeurs du Projet Alimentaire Territorial (PAT) des Monts du Pilat est de soutenir et dynamiser une agriculture nourricière du territoire et accompagner son adaptation aux défis climatiques et écologiques.
Dans ce cadre, la Communauté de Communes des Monts du Pilat (CCMP) œuvre à préserver le foncier agricole et favoriser l’installation de nouveaux agriculteurs, en mettant en œuvre diverses actions. Elle s’appuie sur un réseau de partenaires engagés, tels que l’ADDEAR 42, Terre de Liens, la Chambre d’Agriculture, et bien d’autres, pour accompagner les cédants et porteurs de projets.
Identifier et rencontrer les acteurs de la transmission et l’installation
Afin de mieux comprendre les enjeux de la transmission et soutenir efficacement les cédants et porteurs de projets, la CCMP a mis en place un diagnostic foncier. En collaboration avec la SAFER et les communes locales, ce travail de fond permet de construire une stratégie foncière.
Dans cette dynamique, un groupe d’appui bénévole aux cédants agricoles a été constitué. Composé d’agriculteurs actifs ou retraités, ainsi que de membres de la société civile ayant une sensibilité à la question de la transmission, ce groupe va à la rencontre des agriculteurs de plus de 55 ans qui n’ont pas encore entamé de démarche de transmission. Ce groupe de volontaires apporte écoute, conseils et les oriente vers les structures compétentes pour accompagner le processus de transmission.
Favoriser les échanges et les rencontres
Dans un souci d’échange et de partage d’expériences, un Café Installation – Transmission a été organisé par l’ADDEAR 42, le 2 avril dernier. Cet événement a rassemblé plus de 26 acteurs du domaine : agriculteurs, bénévoles du groupe d’appui, porteurs de projet, et membres de Terre de Liens. L’occasion pour les participants de découvrir l’exploitation de Mélanie Bribi, éleveuse de chèvres angora à Burdignes. Ce fût aussi l’occasion d’échanger sur les parcours de Mélanie et Claire Charmet. Celle-ci s’est, en effet, récemment installée avec son troupeau de brebis et de chèvres à la Ferme du Dovezet.
Ces moments d’échanges sont essentiels pour lever les freins à la transmission. Ils peuvent inspirer les porteurs de projet et favoriser des installations réussies.
Le parcours de Mélanie Bribi éleveuse de chèvres Angora
Mélanie Bribi nous accueille dans son exploitation de 18 hectares de pâturage, où elle élève une trentaine de chèvres angora. Ancienne professeur d’équitation, Mélanie a décidé de se réorienter vers l’élevage. Elle a obtenu son BPREA en caprins lait à l’ESA d’Angers, la spécialisation en caprins laine n’existant pas. Après un stage auprès d’une éleveuse de chèvres angora, elle se lance dans la recherche de l’exploitation.
C’est grâce au bouche-à-oreille qu’elle a repris l’exploitation de Jean Fanget, ancien éleveur de vaches laitières. À 80 ans, Jean a cessé son activité depuis 23 ans. C’est Pascal Arnaud qui avait repris l’exploitation, a son départ à la retraite. Puis, il a laissé place à Mélanie après avoir décidé de ne pas acheter la ferme.
Pour la jeune femme, cette reprise représente l’aboutissement de quatre années de démarches, allant de la recherche du bien à l’administratif. Elle a réhabilité les bâtiments agricoles pour les adapter à son projet, avant de se lancer dans l’élevage de chèvres angora et la production de laine de mohair brut. Mélanie confectionne des produits comme des chaussettes, des pulls et des tapis. Elle vend ses produits dans deux boutiques de créateurs situées à Bourg-Argental et Pélussin. Ponctuellement, Mélanie est également présente sur des marchés ou des salons.
La transmission de Jean à Mélanie Bribi
Pour Mélanie Bribi et Jean Fanget, la transmission s’est réalisée dans un climat de dialogue et de compréhension. Malgré un projet différent pour l’exploitation, Jean a accepté la vente dans un souci de garantir la pérennité de la ferme. Il n’a ainsi pas été freiné par le changement de production. Aujourd’hui, Jean, a pu se reloger dans un appartement et vit toujours dans le hameau, tout en restant ponctuellement impliqué dans l’exploitation.
Pour Mélanie, cette installation représente une réelle réussite. Elle exerce pleinement son activité, avec le soutien précieux de Jean. En effet, ce dernier l’accompagne pour la connaissance des terrains. Les conseils de Jean sont les bienvenus pour cette éleveuse novice dans le secteur il y a encore quelques années.